Extrait de “La Vocation”
Que va-t-il faire à Paris, puisqu'il n'est pas question de revenir à Orléans,
ni d'embrasser une carrière commerciale? Il faut vivre, fût-ce en ascète.
Il accepte de sacrifier une part de son temps et de son énergie à des besognes médiocres réservant et vénérant le reste, qui seul compte : la vocation d'artiste, sachant d'ailleurs que l'art ne nourrit pas ses adorateurs, les débutants, les bricoleurs, les «fils de leurs oeuvres», qui se présentent sans titres et sans appuis, n'ayant pas même pris de leçons. Car il n'a jamais pénétré dans une école de Beaux-Arts. Pas de maîtres, en dehors de ceux qu'il s'est choisis dans les livres, les musées, les expositions. Et aussi dans l'histoire, la nature, le monde, la vie.
.(1980)